Endiguements et risques d’inondation en milieu tropical. L’exemple de l’île de la Réunion

L’île de la Réunion (Océan Indien) possède tous les records mondiaux de pluviométrieentre 12 heures et 15 jours. Ces pluies de grande intensité d’origine cyclonique ou liéesaux advections de masses nuageuses très humides génèrent de graves inondations. Lescrues brutales dans des ravines peu profondes sur des planèzes récentes et les divagationstorrentielles sont fréquentes pendant la saison cyclonique. Les plaines d’ennoyage littoraleset les côtes basses ont été à de nombreuses reprises submergées par les eaux marines. Ledébordement des mares dans les îlets des cirques volcaniques constitue un réel danger.Cependant face à ces différents aléas seuls les espaces urbains littoraux, notamment lechef-lieu Saint-Denis, ont « bénéficié » d’importants investissements pour des endigue-ments systématiques. Cette volonté politique régulièrement renouvelée dans les contratsde plan État Région depuis 1980 (cyclone Hyacinthe) a favorisé l’urbanisation et a crééune vulnérabilité extrême derrière les digues. Dans ce département d’outre mer balayé parles cyclones tropicaux, l’utopie sécuritaire a engendré un risque d’inondation nouveau etimportant pour les décennies à venir.

D. Lorion - Norois

Partager la page :

Brèche dans la digue du canal de Patates à Durand
Brèche dans la digue du canal de Patates à Durand (Source : Agence Oméga, 1980)